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Archive hivernale n°2 : In a land of grey and pink

En janvier dernier l’amie Gathe s’est envolée dans les froides contrées canadiennes. En petit cadeau de départ je lui avais bricolé un béret pour qu’elle ait chaud aux oreilles mais avec chauvinisme ^^. En velours ras noir, doublé polaire et tripliure dans un joli tissus retro girly, choisit avec l’aide de Bab.

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Je n’ai pas eu le temps de prendre le bonnet en photo avant que la Gathe s’envole, en revanche quand j’ai vu le reste de ce tissu cohabiter avec les bouts de lainage gris de mon manteau Django , dans mon sac à chutes, paf ça a fait des Chocapic. J’avais envie d’en faire une jupe d’hiver, c’était l’occasion de tester ce patron de jupe new look (une jupe à poches quoi, toutes les jupes devraient avoir des poches.)

 

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Alors quand on sort d’un patron Deer &Doe aux lignes ben marquées, au papier épais, au tracé clair, dans toutes les tailles et aux explications limpides, se débattre avec un new look n’est que souffrance! Le papier est tout fin et se déchire dès qu’on a le malheur de le déplier dans le mauvais sens et les explications sont tellement floues que j’ai même pas essayé de les suivre (je suis d’une absolue mauvaise foi, j’avais juste la flemme de les traduire ^^). Au final j’ai passé quasi autant de temps à décalquer le patron qu’à réaliser la jupe, à peu près une soirée à chaque fois.

 

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J’ai dû jouer à Tetris pour faire rentrer les pièces dans ce qui me restait de lainage (ça s’appelle utiliser un coupon jusqu’à la lie) et j’ai mixé deux versions du patron pour avoir la jupe courte mais avec les poches.

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Pleins de surpiqûres!

Je n’ai pas suivi les explications du patron mais le modèle est assez simple et on voit très bien comment assembler les pièces une fois celles-ci coupées. Comme je voulais jouer entre le gris et le tissu fun, j’ai fait des poches contrastantes, un ourlet rapporté en plus de doubler la ceinture et des surpiqûres mauves.

 

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Je voulais essayer de poser une fermeture invisible, mais je me suis viandée et là clairement elle a rien d’invisible, je ferrai mieux la prochaine fois. Petite astuce d’ailleurs : si la fermeture que vous vous apprêtez à coudre est trop longue et que vous en avez pas d’autre sous la main, il suffit de la couper et de faire fondre un peu le plastique en bas du zip avec un briquet  pour la sécuriser.

 

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Bon finalement, même avec le tissu funky et les surpiqûres, cette jupe  fait beaucoup trop “Madame qui va au bureau” à mon goût. J’hésite à la raccourcir mais je suis pas sure que ça suffise à gommer le côté sérieux du truc.

 

Dans le Jukebox :

 

 

Je vous avais déjà parlé de Porcupine Tree ici. “Arriving somewhere” n’est pas un de leurs album mais leur premier live DVD enregistré au Park West de Chicago pendant le Deadwing tour en 2005. Et ce qui en ressort, c’est que ces mecs font quand même des lives exceptionnels !

 

Attention le Wiwi sourit!

 

Déjà on a droit à une setlist merveilleuse  avec plein de morceaux de “Deadwing” et de “Lightbulb Sun” dedans, Lasse Hoile à la réalisation et des musiciens en très grande forme. Je connaissais la plupart des titres dans leur version studio mais il y a un paquet de morceaux que j’ai redécouvert via ce que j’appelle l’effet ” live+++” et qui donne à peu près ça :

Version album : ah elle est cool cette song!  / Version live : MAIS IL EST TROP BIEN CE MORCEAU!  ^^

Par exemple :

“Start of something beautiful”, avant pour moi c’était juste la conclusion de “Deadwing”, mais ça c’était avant :

 

“Hatesong”, le morceau qui fait “bam dans la tronche” :

 

Et il y a les morceaux que je découvrais :

“Heartattack in a layby”, ❤  j’aurais aimé mettre un commentaire plus subtil et plus pertinent mais pour celle-là,  j’ai rien d’autre 🙂

 

“Trains” , c’est surement un des morceaux les plus connus du groupe mais je n’avais pas écouté “In Absentia” , l’album dont il est tiré. C’est chose faite depuis, vous pensez bien ^^

 

Et pour finir “Futile” , une de leur plus bourrines, qui ne fait pas partie du concert de Chicago mais qui est  dans les bonus du DVD et que j’aime beaucoup :

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Archive hivernal n° 1 : Le manteau Django

Ceci est une intro avant un article long : Hey ça va faire bientôt  trois mois que j’ai sautée le pas et commencé à vous causer chiffons et musique, youpi! Sauf que j’avais cousu pas mal de trucs avant. Je vous propose donc une petite série d’articles “Archive hivernale” parce que mine de rien, j’ai été assez productive cet hiver. Voici donc le premier projet de la série et sûrement mon plus gros projet de l’année. Comme dirais Ten :”Allons-y!” Ceci est la fin de l’ intro avant un article long.

Pour la petite histoire j’ai commencé à coudre il y a…mazette 5 ans !  Parce que je partais en Autriche pour un stage au mois de janvier. La frileuse de compétition que je suis, avais donc besoin d’un truc un peu plus chaud que les vestes en laine toute fine et doublure synthétique du commerce. Mon premier projet était donc un manteau. Ouvrons joyeusement le placard à archives :

 

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aouch ça pique!

 

Fait sans patron, en velours cottelé doublé et polaire. Il était très chaud, très lourd et aussi très moche mais il à fait son office, il m’à garder au chaud sous la neige.

Deux hivers plus tard, j’ai réitéré :

 

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En drap de laine et polaire, sans patron toujours et toujours aussi lourd. Je l’ai porté pendant deux hivers après il à commencé, à se découdre un peu de partout.

Donc cet hiver j’ai décidé de me refaire un manteau. Un vrai! Avec patron à l’appui (ça va bien 5 minutes le freestyle mais ce coup-çi, j’avais envie d’un truc propre ^^) qui ne pèse pas un bovin mort, chaud, mais le plus fin possible, classe mais pas trop fragile et surtout pas noir. Oui parce que depuis la magnifique doudoune bleu layette que je portais au collège, je n’ai eu que des manteaux noirs. Un peu de changement que diable!

Sauf que :

petit 1 : je manquais grandement de temps pour m’y mettre

petit 2 : je n’arrivais pas à me décider pour un patron

petit 3 : l’hiver étant certe pourris mais pas particulièrement polaire, rien ne pressait

Entre temps les premiers patrons de chez Deer&Doe commençaient à fleurir sur la toile. Un manteau m’a tapé dans l’œil dans une vitrine (vieille collection donc impossible de vous trouver une photo) avec un détail charmant : une fausse jupe en tulle attachée à la ceinture intérieure, qui laisse une bande de tulle apparaître une fois le manteau fermé, genre je porte un jupon en dessous quoi.

Je suis tout de même partie en quête de mes tissus. Je ne voulais pas de noir, mais quand même du neutre histoire de pouvoir porter les couleurs que je veux avec.  J’ai trouvé en fouillant dans le rayon lainage, un gris clair un peu chiné très doux et très fin  qui s’est avéré être un rouleau de tissu Dior rien que ça ^^.  J’ai pris la polaire la plus fine que j’ai pu trouver, grise également, et un coupon de polyèstère blanc avec des jolies fleurs noires (les doublures à fleurs mon grand kiff ^^). J’ai aussi pris du tulle noir et j’ai laissé tout ça attendre le patron parfait.

Et voila que Zibusine et sa version Malicia de la veste pavot m’apportent la solution. Parce que la Pavot elle, ne m’avait pas vraiment tapé dans l’œil, le col Claudine et la patte de boutonnage me plaisaient pas vraiment. Mais comme ça me démangeait d’essayer ces patrons dont toute la craftosphère  disait le plus grand bien, je me suis jetée à l’eau.

J’ai commandé le patron de Pavot (et un autre de Deer&Doe que je vous montrerai bientôt) et en avant pour l’aventure !

 

pas moins de 6 tissus différents (oui il manque le matelassé sur la photo)

 

Je vous préviens : à partir de là, y en à pour un moment alors allez vous faire un café ou un thé et installez-vous confortablement ^^.

 

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Au début tout à été comme sur des roulettes, j’ai décalqué le patron 2 tailles au dessus pour avoir la place pour la doublure. Niveau modifications, j’ai rallongé la veste (j’avais hésité à élargir la jupe, mais finalement elle tombe très bien comme ça.) Et la grosse modification : je ne voulais pas de patte de boutonnage apparente,j’aimais pas trop l’espèce de croix que ça dessinait sur l’avant de la veste (certain dirons que je pinaille… et ils auront parfaitement raison).

 

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Du coup, j’ai simplement redessiné en collant les deux pièces et en supprimant les 1.5 cm de la marge de couture compris dans le patron ( je vais pas vous mentir, ne pas avoir à rajouter les marges c’est merveilleux). Et voila ma première boulette : j’avais oublié de modifier la ceinture. J’ai donc dû en recouper une (rien de bien méchant pour l’instant). J’ai ensuite coupé 3 fois toutes les pièces : une dans le lainage, une dans la polaire, et une dans la doublure… ça faisait beaucoup de pièces.

 

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J’ai commencé par coudre la partie lainage : pour le montage aucun soucis, même pour les fronces et les poches c’est allé tout seul. Les explications du patron sont très claires et illustrées ce qui est quand même vachement pratique.

Ensuite, j’ai eu l’idée lumineuse de faufiler ensemble la tri-pliure (les pièces en polaire) à celle en doublure (polyèstère) histoire de coudre “le manteau en doublure” en une seule fois… et là catastrompf! Le tissu gondolait à chaque couture, le fil n’arrêtait pas de casser, j’ai eu beau régler la tension de la machine, ça n’a rien changé. Après plusieurs essais infructueux j’ai tout décousu (découdre du point zigzag sur de polyester c’est FUN grrrr). J’ai donc cousu une veste en polaire PLUS une veste en doublure et là, aucun souci, c’est passé comme une lettre à la poste. Seule différence avec la partie en laine, j’ai réduit la largeur du haut des manches pour ne pas avoir à faire les fronces dans la doublure, j’avais peur que ça ne rende pas bien avec toutes ces épaisseurs.

 

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Bon maintenant que j’ai les 3 morceaux y à plus qu’à les assembler. Là je me dit que c’est l’affaire d’une journée et à la fin du weekend, j’ai fini mon manteau (Mouahahaha qu’elle naïve je fais). D’abord je fixe les trois épaisseurs simplement avec des épingles (je n’aime pas bâtir, les épingles sont mes amies) j’essaie et les manches coincent à cause de l’épaisseur de la polaire. Je dépingle donc, découds les manches et les recoupe dans de la ouatine matelassée (un truc qui ressemble à ça, qui reste bien chaud mais qui glisse mieux)  mais comme je voulais que l’intérieur des manches soient assorties au reste de la doublure, j’ai donc doubler du matelassé (je n’ai peur de Rien). Rebelote, je recouds les manches je ré épingle les trois épaisseurs ensemble et je réessaie : ça passe. Même avec mon combo grand froid, c’est à dire : débardeur+t-shirt à manche longue+petit pull en laine+sweat à capuche+veste tailleur, ça passe et j’ai chaud : parfait!

 

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Je m’attaque donc à la couture et re catastrophe c’est de travers les épaisseurs se mettent pas bien, ça repique de partout, je re découds et je m’acharne mais j’arrive à chaque fois au même résultat.  Après m’être arraché les cheveux et avoir hurlé mon désespoir, je me suis fait du thé. Et j’ai changé de méthode. J’ai opté pour une façon dite “à la bourrine mais je noie le poisson” : j’ai essayé le manteau et ai tiré sur la doublure jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus de bosse, ré épinglé et coupé là où ça dépassait et ça a marché ! J’ai ensuite pu coudre les parmentures pour faire une finition propre. Victoire!

 

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Le corps du manteau étant terminé, j’ai voulu tenter de faire un col. J’ai donc modifié un peu l’original de pavot pour qu’il soit plus “en pointe”. J’avais dans l’idée de le faire en velours noir : c’est doux, c’est chaud mais c’est particulièrement chiant à coudre. Sauf que j’en avais plus beaucoup en stock, donc j’ai coupé le dessous du col dans le ployestère à fleurs mais j’ai eu beau l’entoiler ça gondolait un peu et ça restait pas bien en place. En plus ma forme de col modifié c’était bof.  Je me suis donc dit que j’aillais coudre la capuche directement sur l’encolure plutôt que de la faire amovible en cachant le zip sous le col. Pour le coup j’ai fait exactement comme Zibusine même patron de capuche (et ça va devenir mon patron de capuche chouchou : assez grande pour planquer ma tignasse et mon casque audio et qui tombe quand même vachement bien). Après mes déboires, j’étais persuadée que j’allais encore me planter quelque part mais non, le redessinage, coupage, doublage, montage et même la pose des biais pour les finitions s’est passé tout seul. Je m’y attendais tellement pas que j’en ai été toute surprise :).

 

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Le reste c’était du fignolage même si ça s’est avéré plutôt long :

– ourlet des manches et ajout d’une bande de velours noir au poignet (j’avais peur que le tissus clair devienne vite dégueu au bas des manches)

– pose des bouton :  j’avais pas le courage de faire des boutonnières, j’ai donc mis des pressions et utilisé la méthode des doubles boutons de tread&needles. J’aime beaucoup, ça fait une finition très propre et j’aime bien la petite touche de couleur avec les boutons bleus. Pour le reste bouton recouvert de velours (pour rester constante ^^)

 

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– la bande de tulle, pour faire style “j’ai un jupon sous mon manteau mais t’en vois qu’un bout” ^^, sur la doublure et du coup ourlet invisible (à la main : long !) sur le coté lainage

 

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Et At last ! Fini ! A ce moment je n’étais que joie et euphorie ^^.  Depuis j’ai passé la bête au crash test : gambadons dans les chemins boueux et grimpons aux arbres et il a passé l’épreuve haut la main! (haut la manche plutôt). Cela dit, quand on a du tulle au bas de son manteau, faut faire gaffe aux ronces ! ^^

Alors au final, il est léger très douillet (j’ai l’impression d’enfiler un peignoire) et il ne crie pas “homemade”.

Mais y a quelques trucs qui me chiffonnent quand même. Les poches me font des hanches énormes, je sais pas si c’est dû aux épaisseurs où à la coupe. Et j’ai l’impression que certaines coutures plissent -_-. Et même si j’aime beaucoup la capuche doublée elle me glisse des tifs dès qu’il y à un peu de vent (ce qui arrive souvent par chez moi :D)

 

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Bon ces petits détails ne m’empêcheront pas de dormir et quand même je ne me suis pas acharnée pour rien ! Et bonus j’ai beau l’avoir terminé fin février, l’hiver semblant  beaucoup trop s’attarder, j’ai même pas eu besoin d’attendre l’année prochaine pour le porter 🙂

 

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Dans le Jukebox :

Vu le temps que ça m’a pris vous vous doutez bien que je n’ai pas écouté qu’un seul album mais la principale bande son de ce projet ça été justement une bande son,celle de Django Unchained (que je vous recommande chaudement). Bon c’est pas comme si le Maestro du cinéma nous avait habitués à des BO magnifiques hein ^^. Et quand Tarantino décide de se mettre au western il se paie le luxe d’inviter Ennio Morricone, respect! Des morceaux très typés western donc mais pas que, le petit passage de bon vieux rap US des familles est surprenant mais efficace, de même que la scène faussement épique sur fond de chevauchée des walkyrie. Mes songs chouchou :

Who did that to you :

 

Trinity (titioli) : Si un jour je me ballade dans le far west à dos de canasson je veux avoir cette song dans les oreilles 😀 :

 

Django (qui met tout de suite dans l’ambiance) :

 

Et puisque qu’on est sur un blog de chiffons ici, c’est l’occasion de parler costumes! Sur ce film y a un gros boulot sur le look de Schultz  voyez plutôt :

 

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The Good, the Bad and the Fancy pants

 

Le côté costume de dandy avec un je-ne-sais-quoi qui retient l’attention. Chapeau à l’européenne et manteau de coupe très classique mais avec les détails fun de la pèlerine et des attaches, c’est complètement dans le personnage, classy mais jeté :). Pour Django qui a des petites recherches vestimentaires durant le film :

 

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Bonjour, je fous les jetons, même dans un truc à fanfreluches

 

Au passage dans cette scène le boulot sur l’image est merveilleux. Les tons sépias du paysage, les peaux majoritairement sombres des acteurs et là bim, la touche colorée du bleu des vêtements de Django, c’était hyper bien pensé!

De même que son autre costume qui, sous un air lambda, est tout en petits détails du genre lunettes rondes et veste courte perfecto style. J’ai aussi particulièrement aimé le petit détail du cuir gravé de la selle (pousser le soucis du détail jusqu’à travailler le cuir comme ça, alors qu’on voit la dite selle pendant deux plans, je trouve ça monstrueusement classe.

 

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Enfin si je ne vous ai toujours pas convaincu d’aller voir ce film je vous invite à lire la critique d’une amie qui écris des reviews de film/jeux/livre et avec intelligence et talent (et en plus elle cuisine un risotto merveilleux).

 

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mais cette tronche:D
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A story about a moon, a raven and a needle…

Il y a quelques mois suite aux louanges qu’un ami en faisait j’ai commencée à écouter du Porcupine tree. Ecoute qui s’est vite mué en violente addiction musicale 🙂 . Quelques exemples :

Porcupine Tree donc est un groupe britton de prog rock emmené par Steven Wilson. Si vous êtes motivé vous pouvez aller faire un tour sur la page Wikipédia du bonhomme mais pour résumer il s’agit du leader de Porcupine Tree donc, qui compte également trois albums solo à son actif. Des side projects de partout et qui en plus de ça passe ces week-end à remixer les albums des copains d’Opeth, de Pineapple Thief ou quasi l’intégralité du catalogue de king Crimson. Oui le gars est prolifique ^^.

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Wilson réfléchisant à un concept album pendant sa pause dèj

J’ai commencé par écouter l’album “Deadwing” (jetez vous dessus, là tout de suite!)  puis “The fear of the blank planet” puis les projets solo de Wilson et j’étais perdue pour la patrie ^^.

Donc quand le type en question à annoncé son future passage à Paris pour la tournée de son dernier album en date “The raven that refused to sing and others stories”  (très bon album, jetez vous dessus là tout des suite! Oui aussi ^^) j’ai pas hésité longtemps à prendre ma place.

La pochette de “The raven…”  :

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J’adore cet artwork!  Je voulais essayer de le  transposer en t-shirt pour porter au concert.

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En guise de patron j’ai utilisé un t-shirt de ma pile de fringues à recycler et pour le tissu un teesh xxxl de décath (je me fournis quasiment toujours là bas quand j’ai besoin de jersey en petite quantité).

Pas de difficultés particulières les t-shirts je commence à maîtriser ^^ . Par contre le jersey étant plus épais que celui de mon t-shirt de base, le résultat s’est avéré un peu trop moulant à mon gout. Les manches étaient sensées être froncées sur le haut mais je ne sais pas comment je me suis débrouillée à les couper elles faisaient exactement la taille de l’emmanchure sans besoin de fronces. Ça fait un t-shirt plus classique mais c’est pas dramatique (et en plus ça rime^^). Pour être raccord avec le motif j’ai utilisé un reste de fil gris pour ourler le bas des manches et l’encolure. Et il faut vraiment que j’investisse dans une aiguille double pour ce genre de finitions.

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Pour le motif  j’ai coupé un rond en gabardine grise (l’assiette plate : le gabarit parfait ^^) que je me suis amusée à broder à la machine. C’était assez fun à réaliser :). Pour l’assemblage j’ai testé la technique de l’applique inversée. Oui je sais, pour cette technique on est sensé utiliser du tissu qui ne s’effiloche pas. Mais c’est tout ce que j’avais sous la main et puis une fois surfilé ça marche tout pareil… du moins pour l’instant.

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Je l’ai fièrement porté au concert! 🙂

Dans le Jukebox : 

et bien j’ai écouté le “Raven” en question histoire de rester dans l’ambiance :).  Je vous posterais bien la totalité de l’album parce qu’il gagne vraiment à être écouté d’un bloc, mais je vais me contenter de deux titres :

Drive home” : merveilleux ce morceaux est merveilleux :

The watchmaker”  ou l’art de passez de la berceuse au bourrin :

 

Le concert était absolument génial (et non je n’exagère pas 🙂 ).  J’en ais fait une petite review si un peu de lecture vous tente 🙂 :

Par contre je précise que j’ai écris cette review à chaud en pleine émotion post concert (et les bons concerts me provoque de fortes émotions ^^) et bien qu’elle ai été corrigée (Bab, Lex si vous passez par là merci beaucoup!)  j’y parle avec mon langage de poissonnière habituel. Je vous pris donc de m’excuser pour mes putain/bordel/etc etc que j’essais habituellement d’éviter sur ce blog parce que ça désespère ma maman ^^.

The barefoot musician& band, paris and others stories

Vendredi 8 mars 2013 6h30 : première sonnerie du réveil.

Bordel, c’est ce soir! Le temps du petit déj’ et des ablutions matinales et on est partis.

Arrivée à la gare, je retrouve Kouta, aka le plus grand fan du Sir Wilsonien recensé à ce jour. 2h14 de voyage à base de briefing de concert : t’as vu la setlist? Oh punaise ils vont vraiment jouer tout the Raven! Et mais c’est trop bien il y aura «Deform to form a star» aussi, OMG y a un des deux rappels c’est une song de Porcupine Tree!

10h14 : arrivés à la capitale, Lexxie (parisienne et fan Wilsonienne fraîchement convertie) nous récupère, direction chez elle pour poser les affaires et se sustenter (raclette improvisée, le repas parfait avant de piétiner des heures dans le froid) et c’est reparti!

C’est que le musicien pieds-nus est en dédicace de 13h à 14h, faut pas traîner. Deux RER plus tard, nous voilà dans la file d’attente devant Gibert : des t-shirt d’Opeth et Porcupine Tree partout et des éditions deluxe du Raven sous pas mal de bras. On avance doucement mais sûrement en déconnant.

Quand j’aperçois le Wilson en chair, en os et en lunettes… et là une impression de bordelmaisilestàdeuxmétresdemoietpasenpixelsetenplusilsourit me tombe sur le coin de la gueule. (Intimidée moi ? Comment ça ?) (Ceux qui se sont trouvés comme ça devant un artiste quel qu’il soit, dont l’œuvre les a remués, connaissent ce sentiment, les autres peuvent surement l’imaginer).

C’est à nous. Kouta fait dédicacer son exemplaire de «Grace for Drowning» et vu sa nervosité, je ne suis pas la seule à pas en mener large. Notre tour arrive, Steven Wilson nous gratifie d’un “Hello ladies” tout britton en nous fixant avec un regard bleu perçant. Je ne sais plus un mot d’anglais. Je ne sais plus un mot de français non plus. J’arrive à bredouiller un hello/thank you bafouillant en lui tendant ma place. Il la signe et me la rend en nous souhaitant un bon concert. Je me suis rarement sentie autant à coté de mes pompes. Adam Holzman (claviériste de son état) tout en coolitude signe également mon billet et me le rend avec un grand sourire. Ça y est, je me rappelle comment on respire. J’essaie de prendre quelques photos, elles sont floues, on ne les voit pas bien, tant pis. Un pote de Kouta/fan de Wiwi/DJ de librairie nous rejoint dans la foule.

On traine un peu (beaucoup) à Gibert, aka une saisie de douane pour un drogué en sevrage. Des kilomètres de rayonnage de CDs pas chers. Je me fais violence et en sortant on évite soigneusement la version bouquins de la-dite boutique.

Re-métro. Achat du dîner dans une boulangerie du coin où le serveur fait honneur à tous les clichés sur l’amabilité des parisiens. On arrive devant le Trianon quasiment les premiers (il est 16h à nos montres), c’est parti pour quatre heures d’attente.

A 19h les gorilles de la sécurité ouvrent les portes et en avant mauvaise troupe!

On est TOUT devant, carrément accoudés à la barrière. Première fois de ma vie que je me retrouve au premier rang d’un concert! Il y à peine un mètre entre nous et la scène!

Scène sur laquelle se trouve : l’imposante batterie de Marco Minnemann, la basse de Nick Beggs et l’orgue de Wilson himself à ma gauche. Juste devant moi les claviers d’Adam Holzman à côté du micro de Theo Travis. Le râtelier de guitares de Ghutrie Govan à ma droite. Ah et aussi un roadie qui fait la sieste (sur la scène oui, le mystère demeure entier à ce jour). En guise de décor, un énorme écran en fond de scène où apparaît puis disparaît la lune ornant la pochette de l’album, avec divers visages glauques en filigrane. Le tout sur des morceaux d’autres projets de Wilson que je ne reconnais pas, mais d’autres fans hardcores dans la foule s’en chargent. Je regarde un peu autour de moi : le Trianon est un petit théâtre à l’italienne choupi tout plein avec balcons, sièges en velours rouge, angelots en bois et plafond décrépit.

Ok. On fait pire comme salle de concert.

20h, les lumières baissent, les ovations montent. Pile à l’heure.

Les musiciens entrent et s’installent, Nick Beggs et sa crinière immaculée en tête. Wilson les suit, pieds-nus, souriant et ayant déjà la bougeotte. C’est peu dire que les applaudissements sont nourris. Premier morceau, l’intro fracassante de «Luminol» nous arrive en plein dans les esgourdes, la dizaine de photographes présents dans la fosse commencent à mitrailler.

Here we all are

Born into a struggle

To come so far

But end up returning to dust

Le Trianon entier hurle joyeusement la première partie matraque de «Luminol». Wilson ne tient pas en place. Quasi douze minutes de batterie merveilleuse, d’un jeu de basse parfait le tout assaisonné de saxo et flûte  par Theo Travis (il joue des deux, mais pas en même temps) pour un coté jazzy qui se marie magnifiquement bien avec le reste des harmonies. Dans le genre ouverture qui envoie du steak, ça se pose là.

Fin du morceau Steven Wilson nous gratifie d’un

“Merci beaucoup Paris, bonsoir!”

avec un accent britton à couper à la scie à métaux.

“Ok we started with an easy one (mouhahaha). So tonight we’ll play all songs of the last album and also some others”.

cris d’approbation du public.

“So the next song is called «Drive home»

Mon titre préféré du Raven! Je serre le bras de Lexxie en souriant comme une môme à qui on annonce que Noël est en avance cette année. «Drive home», morceau poétique et mélancolique s’il en est, voix hypnotique et guitare à vous retourner les tripes. Sept minutes et des poussières plus tard, je suis sur un petit nuage.

Les gorilles de la sécurité signifient avec une amabilité toute personnelle aux photographes que leur temps est écoulé et qu’ils sont priés de remballer le matos et de décarrer.

Les premières notes de «The Pin Drop» résonnent. Sur l’écran un dessin de femme dans sa bière entouré du même halo qu’une certaine lune, ça c’est du visuel signé Hajo Müller.

Le titre est angoissant à souhait. Wiwi module sa voix différemment. Pourquoi? Je n’en sais rien, je ne cherche pas, je profite.

Les musiciens prennent à peine le temps de boire un coup et l’intro tout en piano de «Postcard» arrive. Visuellement cette fois un visage féminin, en photo légèrement animée. Un morceau d’une douceur incroyable.

L’image apparaît dans son ensemble : une femme qui n’a pas l’air au mieux de sa forme, allongée sur un sol de cuisine un portable en fin de vie à la main. Le morceau s’achève sur une note de piano, putain qu’est-ce que c’est beau!

Changement d’ambiance. Wilson à la basse cette fois commence «The Holy Drinker», titre très riche en influence jazzy. Theo Travis sous ses airs timides doit s’en donner à cœur joie! Le morceau se termine par une outro brutale qui, si je puis me permettre, envoie le pâté! Quasiment sans aucun temps mort, les gars enchaînent. Les premières notes de «Deform to form a star» retentissent, Lexxie me regarde en souriant de toutes ses dents. «Deforme to form a star» ou quasi huit minutes de grâce. Le morceau est complètement planant et le refrain emporte littéralement, même l’armoire à glace de la sécurité est pris à dodeliner de la tête et à taper la mesure. A la dernière note du titre, un voile blanc translucide s’abat entre la scène et le public.

Je suis complètement scotchée!

Les lumières s’éteignent puis se rallument. Un son de métronome, puis d’horloge, puis les deux suivit de nombreux autres « tic-tac ». Sur le rideau défilent des images de montres à gousset, et d’autres pièces d’horlogerie.

Ça, ça veut dire «The Watchmaker». Youpi! L’intro a presque des airs de berceuse et puis ça se complique, les sons deviennent petit à petit beaucoup plus denses et brutaux, un chouia plus et je headbang! Wilson, en ombre chinoise sur ce qui ressemble quand même franchement à un linceul, est complètement habité. Onze minutes et une outro démente tout en voix d’outre-tombe accompagnée de grands coups de vibrato.

“Thank you Paris, this was the story of the watchmaker, the guy who killed his wife and buried her into the stairs.”

Sa voix déformée par une espèce de résoneur  annonce la suite : «Index» Là je sautille carrément!

“This guy is really fucked-up too… he is… a collector.”

Hurlement général du Trianon. Images de papillons punaisés de mômes en plastique ultra flippants et d’énormes araignées (Kouta est grave rassuré). Petit (tout petit) désavantage d’être au premier rang, on se tord le cou pour voir les images projetées, mais ça n’est clairement pas d’ici que l’effet est le mieux. Gros avantage tout de même, on a la possibilité de voir les musiciens à travers le rideau malgré les jeux de lumières.

Hoard

Collect

File

Index

Oh my… que cette song envoie en live! Le musicien pieds-nus bouge avec des airs de scientifique fou, Nick Beggs, au chapman stick cette fois,  prends des poses totalement épiques tout en assurant des chœurs parfaits.

Catalogue

Preserve

Amass

Index

Fin de morceau en apothéose, le rideau tombe sans aucun jeu de lumière et le courant d’air  qui le suit nous saute au visage.

Re-scotchage!

Petit instant de pause le temps de rapatrier le rideau sus-cité en coulisse et accessoirement qu’on se remette de nos émotions. Je me rappelle à peine du titre suivant «Insurgentes». Je ne me souviens même pas si il l’a présenté tellement j’en ai pris plein la vue et surtout plein les oreilles. Je me réveille à la présentation du morceau suivant.

“So this song is the first song I wrote for my solo record. It’s named after a twisted film director. For no particular reason.”

Rha ça va être “Harmony Korine” ! Les visuels magnifiquement glauques à base de cheveux longs, de masques à gaz, de Battersea Station et de corneille humanoïde commencent à défiler sur l’écran. Premier refrain, mais que je kiffe cette façon de moduler le son des voix simplement en s’éloignant du micro : c’est simple, efficace  et ça en jette! Les musiciens sont à fond, Marco Minnemann prend son pied et ça se voit. Wilson arpente la scène, guitare en bandoulière et s’approche si près de nous qu’on pourrait presque lui chatouiller les orteils en tendant le bras. D’un coup, il me regarde droit dans les yeux avec un regard de musicien possédé, je voudrais lui faire de grands sourires mais je suis juste tétanisée (impressionnable on a dit?) La chanson se termine sous un tonnerre d’applaudissements! N’en rajoutez plus, je suis liquide.

Puis c’est le magnifique et déchirant  «No part of me» qui arrive. Je plane et apparemment une bonne partie du Trianon aussi.

“So did you guys have any well-known serial killer in France?”

quelqu’un hurle “Guillotine!”

“No I think that doesn’t really count, it’s an object. You know you’ll have to do better.”

(mais c’est qu’il nous ferait presque des blagounettes)

“We have several of them in the UK or in the USA.”

“So the next song is about a particular nasty one named Dennis Rader”.

nous dit-il après nous avoir expliqué que la particularité de ce serial-killer là est de prétendre regarder la télé et dîner avec la famille qu’il s’apprête à (ou qu’il a déjà, je n’ai pas bien saisi) massacrer. Ambiance.

«Raider II» donc, 23 minutes et des poussières, une intro au piano/voix entrecoupée de profonds silences qui font doucement monter l’angoisse suivit d’une vague de sons bourrins plus chœurs épiques qui nous arrivent dessus tellement sans prévenir que j’en ai un énorme sursaut de recul! (assez risible j’en conviens) Un solo de batterie totalement impressionnant, la preuve par l’image de la virtuosité de Guthrie Govan et des visuels tellement angoissants qu’ils crient « Lasse Hoile »!

Morceau suivant. Steven Wilson pose sa guitare et s’éloigne de son orgue d’un air très concentré. La première partie au piano de «The Raven that refused to sing» commence. La chanson est vraiment magnifique, une des plus belle de l’album.

A la fin du morceau les musiciens quittent la scène en faisant de petits coucous au public. Applaudissements retentissants, hurlements, sifflements : Le Trianon est content.

Après une petite pause, le temps semble-t-il d’aller se chercher des mousses, les voilà qui reviennent sur scène leurs verres à la main, à la cool.

“So I don’t really have a hit single, now (mouhahaha), but maybe you know I had another band called Porcupine Tree.”

Hurlement général et particulièrement enthousiaste de la salle.

“The first three albums were almost a solo records, so I thought it would fit here. I wrote this song when I was a teenager, and that was a loooong time ago. It’s called «Radioactive Toy».”

Steven Wilson joue du Porcupine Tree, le public se pâme. La song en question est psyché tout plein et apparemment pas si obscure que ça puisque la quasi-totalité du Trianon reprend joyeusement le refrain. Wilson himself nous encourage à chantonner (on aura tout vu). Dernière note. Les musiciens saluent la foule en souriant franchement, Wilson les présente un à un en faisant des grands gestes de chef d’orchestre allumé vers l’écran où défilent leurs noms accompagnés d’un petit croquis d’Hajo Müller. Saluts sous des applaudissements plus que chaleureux et les gars quittent la scène. Hurlements retentissant, j’applaudis à m’en décoller les paumes. Des cris et des ovations pendant ce qui me paraît de longues minutes, mais point de deuxième rappel. Les roadies commencent déjà à remballer. Dommage.

On sort de la salle dans cette grisante euphorie que provoquent les concerts géniaux. Ces types sont des virtuoses, définitivement!

Steven, tu reviens quand tu veux. On t’attend, y’a pas de souci et merci.

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