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La nuit de l’Erdre

Aujourd’hui un post un peu spécial. Sans aucun chiffon mais avec plein de bout de musique dedans!

Le 6 juillet dernier je suis allée au festival “La Nuit De L’Erdre” juste à coté de Nantes. Je n’ai fait que très peu de festivals jusqu’à maintenant, celui-ci étant le deuxième au compteur. Pourtant il y en à un paquet par chez moi. Et bah je devrais en faire plus souvent parce que j’ai adoré l’ambiance! Et je vous en propose même une petite review pas plus tard que tout de suite.

En cette chaude journée du 6 juillet nous voilà donc mes co-voiturées et moi-même, parties pour nord-sur-Erdre. Je voulais y être assez tôt pour être bien placée. (Parce que je vous certifie que quand vous avez pu faire un concert au tout premier rang et que vous culminez en dessous du mètre 60, le milieu de la fosse vous voulez plus en entendre parler) Mais comme les portes du festival n’ouvraient de toute façon pas avant 17 heures, j’ai eu le temps de me balader dans le bucolique petit bourg qu’est Nord-sur-Erdre qui, en plus d’être charmant tout plein, avait la bonne idée d’être plein de festivaliers plus ou moins réveillées. Je me suis même offert une petite sieste sur les bords de l’Erdre et je serais bien allée piquer une tête si j’avais eu mon maillot sous la main.

J’ai rejoint les portes un peu avant 16 heures et il y avait déjà un peu de monde. La journée était caniculaire et l’heure d’attente en plein cagnard c’était plutôt moyen. Du coup, en arrivant dans le parc du festival (après avoir pu faire passer l’appareil photo en douce, youuhou!) j’ai choisi d’aller me chercher à boire plutôt que d’aller directement squatter devant la scène. l’hydratation ou les barrières, il faut choisir. Mais bien sûr je ne savais pas encore que l’armoire à glace de la sécurité passerait son temps à distribuer des bouteilles d’eau et à asperger le public pour le rafraîchir. je m’installe à droite de la main stage où on peut déjà voir le matos estampillé puggy et où je ne suis ma foi plutôt pas trop mal placée. La configuration de ce festival est très chouette: les deux scènes sont assez proches et l’écran géant entre elles permet de suivre tous les concerts sans avoir besoin de bouger. le premier groupe qui a eu la tâche ingrate d’ouvrir cette deuxième journée et qui à commencé à jouer dès l’ouverture des portes, alors qu’il y avait très peu de monde dans le parc (ce qui donnait un peu l’impression qu’ils répétaient encore) c’était Khagely Trio. Un trio comme leur nom l’indique composé de guitare, saxophone et percussions. Une musique reggae aux influence écolo, fort sympathique et assez rafraîchissant.

Sur la même scène suivait ensuite Aude Henneville. Bon, son registre n’est vraiment pas ma tasse de thé. J’ai trouvé sa façon de chanter sans articuler assez horripilante. Et le peu que je comprenais de ses paroles m’a semblé assez naïf. Je n’ai pas été mécontente quand ça c’est terminé.

Ensuite c’est le groupe à nationalités multiples Puggy  qui inaugurait la main stage. Les trois membres sont respectivement  britanniques, suédois et français mais ils se revendiquent comme un groupe belge. Joyeux brassage!

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Bien que ce soit un des groupes les plus attendus du festival, je ne connaissais absolument pas (je devais d’ailleurs être la seule, vu le mouvement de foule quand ils sont montés sur scène). Et ça été une très très bonne surprise. Leurs musique sous de faux airs acoustique et gentillets envoie ce qu’il faut, leurs voix marchent hyper bien ensemble et les gars sont très énergiques sur scène. Particulièrement Ziggy alias le batteur  fou qui en plus de frapper comme un bûcheron a des expressions géniales et une façon de rouler des yeux assez… enfin bon je vous laisse juger :

Faut avouer qu’il est plutôt beau gosse, la vague de soupir groupiesque  qu’il a déclenché en s’installant au clavier sur le morceau How i needed you m’a bien fait marrer.

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Ziggy et son regard langoureux n°3 le “sans les mains”

Ce qui est cool avec eux aussi c’est qu’il parsèment leurs morceaux de plein de petit sons sympas : une sorte de “xylophone électronique” que Romain, le bassiste, déclenchait en pianotant sur ce qui ressemblait à une tablette numérique, ou des sifflotement sur She kicks Ass (j’adore cette song !).

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Ce n’est pas leur performance à la nuit de l’Erdre mais ce live est sympathique je trouve.

Bref, j’ai beaucoup aimé, je retournerais les voir sur scène avec grand plaisir s’ils repassent dans le coin! Une dernière pour la route, et made in Nord-sur-Erdre cette fois-ci :

Les Puggy finissaient tout juste leur concert que le groupe suivant commençait à jouer sur la deuxième scène. Petit bémol, le timing très serré de ce festival était parfois plombant: les groupes s’enchaînaient très vite et les musiciens ne pouvaient pas forcement faire durer le plaisir. C’était bien dommage.

 Les suivants en question étaient les Passagers du Gawen, les gagnants du tremplin du festival. Cette bande de joyeux drilles nous propose une musique celtique qui sent bon l’océan, le chouchen, les crêpes et la fête. Et mention spéciale à la chanteuse/capitaine du Gawen qui passe de la guitare à la flûte traversière au tambour, parfois sur le même morceau. Ils ont embarqué tout le monde sur leur navire imaginaire. Ce fut un fort chouette moment. Nolwenn Leroy peut dormir tranquille la relève bretonne est assurée.

Après, retour sur la première scène avec Olivia Ruiz. J’y allais avec un gros a-priori parce que la demoiselle se traîne une réputation de diva au melon surdimensionné assez peu flatteuse. Et bah sur scène je l’ai trouvée hyper fraîche et très fun, à l’image cette petite interaction qu’elle a eu avec un type masqué dans la foule qui lui a crié: “Épouse-moi ! ” Réponse de l’intéressée “Ah bah oui mais c’est trop facile de dire ça masqué. Comment tu veux que je juge de la marchandise… Mais j’ai l’âge d’être ta mère à toi, nan ? ”

 On sent qu’elle et sa tribu de musicos s’éclatent sur scène. Il y en a un d’ailleurs qui  en plus de s’amuser à fixer la foule avec des yeux flippant (qui n’étaient pas sans me rappeler un autre musicien au regard possédé croisé il y à quelques mois) avait à disposition toute une tripotée d’instruments étranges. Dont une scie musicale et aussi ce truc-là qui, renseignement pris (merci Kouta), est un dulcimer et donne un fort joli son.

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A part les chansons passées à la radio et qu’on a tous plus ou moins entendues je connaissais très peu sa musique. Ca n’a pas été un gros coup de coeur mais j’ai trouvé son univers pimenté et son énergie très agréable !

La scie musicale en question :

La miss nous a même offert un rappel chocolaté tout plein:

Après, c’était le tour de Da Flex. Mais la foule commençait à se faire dense je ne voyais plus la deuxieme scène et pas beaucoup l’écran. Et les gens à coté de moi étant en pleine conversation, je n’entendais le concert que de façon très hachée. Big up quand même à la chanteuse qui a assuré le concert bien qu’enceinte jusqu’aux yeux.

Du coup j’ai passé l’heure des Da Flex à plutôt regarder les roadies installer l’énorme piano et le décor pour le moins conséquent du concert suivant. Le plat de résistance, j’ai nommé Mika.

Je vous cache pas que j’étais venue à ce festival principalement pour voir cet artiste dont je vous ai déjà causé ici et ici, et le moins qu’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçue du spectacle! Sur scène, ce type a une énergie dingue et une joie de vivre hyper communicative. J’étais assez près pour vous assurez qu’il mouille la chemise. J’ai rarement vu un mec sautiller autant et jamais personne prendre son piano pour une piste de danse. Et encore, ce soir là il avais pas l’air au meilleur de sa forme.

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En plus de ça j’ai trouvé le garçon à l’image de sa pop vitaminée: très drôle. Il se marrait beaucoup et communiquait très souvent avec le public. Et on pourrait facilement croire que sous se musique joyeuse et son allure d’adorable pile électrique il n’y a pas grand chose mais que nenni! On sent le chef d’orchestre ultra perfectionniste qui dirige tout jusqu’aux lumière, quand ça lui prend. C’était amusant de voir que ses musiciens l’ont toujours à l’œil histoire de ne pas être largués et il est très souvent lui même au piano.

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On a eu droit à une setlist que j’ai trouvée plutôt surprenante. C’est le très épuré : Un Soleil Mal Luné, une des chansons piano/voix Barbara style de son dernier album, qui ouvre le bal. Sur le moment, j’ai pensé en ces termes: “Bon, je l’aime pas trop cette song et puis c’est chelou comme ouverture surtout en festival mais pas grave j’en profite pour mitrailler”. Et bah le lendemain c’est celle-là que j’ai eu le plus envie de réécouter, surtout que maintenant elle me rappelle le concert… Aaaah l’effet live ! ^^

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Alors l’éclairage beau boulot, très beau boulot !

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Ensuite, histoire d’annoncer tout de suite la couleur, ils enchaînent avec Grace Kelly chantée en partie en français. J’étais tellement persuadée qu’il allait garder son “incontournable” pour la fin que j’ai été toute surprise de reconnaître l’intro. Grace Kelly c’est le titre qui envoie tout promener sur une musique qui share du happiness en veux-tu en voilà et tout ça en  trois minutes et demi. Le morceau qui m’a rendu un fier service en m’arrivant dans les oreilles juste au moment où j’avais besoin de l’entendre. C’est peu dire que je me suis joyeusement égosillée tout comme la quasi-totalité de l’assistance.

Après ça une série de morceaux plutôt punchy et sautillants suivent, notamment Relax pour rester dans les classiques. Ensuite c’est Blue Eyes qui arrive. J’adore l’histoire que raconte cette song: une fille qui a perdu son cœur comme on égarerait son portefeuille, dans le métro  et qui essaie de le retrouver au objets trouvés. Puis Billy Brown commence où Curtis le claviériste passe au saxophone pour l’occasion. Et après ça Big Girls avant laquelle Mika nous raconte une petite mésaventure qui lui est arrivée lors d’un récent concert au Liban où apparemment ça n’est pas très bien vu par les autorités de faire mumuse avec le drapeau du pays sur scène.

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Et comme le gars est définitivement un marrant, il y a aussi des moments très drôles comme sur Love You When i’m Drunk avant laquelle notre ami britton prend le temps de s’enfiler une rasade d’un truc rouge qui n’est certainement pas de l’eau. Cela a d’ailleurs déclenché un petit débat avec mon voisin à base de: “Nan mais je suis sûre que c’est de la grenadine, il n’aurait pas osé mettre du vin en bouteille plastique, le gars est sensé être un minimum francophile quand même”

Le morceau en question: « Mesdames et Messieurs la folle » XD 

Et il y a eu l’instant clownesque du show sur Love Today: Max, bassiste de son état s’est mit à pousser la chansonnette pendant qu’un Mika faussement vexé fait mine de sortir de scène: “Mesdames et messieurs voilà la voix de Max, chantez pas avec lui parce qu’il peut continuer comme ça toute la nuit” ^^

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Et il y a eu des moments vraiment très chouettes! Notamment pendant la présentation de Elle Me Dit où il nous dit sans grand enthousiasme qu’il fêtera ses 30 ans dans quelques semaines. Sans le laisser finir sa phrase la foule se met alors spontanément à entonner “Joyeux anniversaire” d’une seule voix.

“Mais non, c’est pas maintenant, pour l’instant j’ai 29 ans, alors va vous faire foutre” Et bah j’en connais un qui vit mal sont passage à la trentaine !

Ensuite ce qui restera mon moment préféré du concert arrive. Mes deux morceaux favoris du dernier album, The Origin Of Love et Underwater sont joués coup sur coup.

La première est  une espèce d’ultimate love song tellement puissante qu’elle en devient sinistre. Elle retranscrit ce sentiment amoureux qui vous donne l’impression qu’on vous à enlevé un filtre grisâtre des yeux et que d’un coup tout paraît plus beau, plus coloré, plus joyeux. Ce morceau c’est cette sensation dans tout ce qu’elle peut avoir d’euphorisant et d’effrayant. Avec pour le refrain un chœur d’église à l’accompagnement, et en latin siouplaît. Le second morceau demande grâce pour les noyés de l’existence. Une ligne de piano toute simple et aussi un des plus jolis moments du concert: Mika met le public à contribution, le dirigeant comme le chef d’orchestre qu’il est.

 Par contre une foule quand ça chante fort, ça chante faux:

Après ça c’est Happy ending qui sent un peu le final et qu’il termine assis au bord du catwalk, l’air complètement lessivé.

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Mais là, alors que je pensais que le type avait tout donné et qu’il ne lui restait plus qu’à sortir de scène et à s’écrouler, on nous balance en conclusion We Are Golden, soit le morceau qui illustre parfaitement le credo du bonhomme: une musique qui vous colle au cerveau et qui donne furieusement envie de danser, le tout servi par un texte au ton dépressif voir carrément suicidaire.

Et voila le Mika qui se remet à bouger avec autant d’énergie que s’il venait tout juste d’entrer en scène.

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comment ça j’ai une heure de concert dans les pattes ?

Et en plein milieu du morceau… paf ! Les canons à confettis placés de chaque coté de la scène crachent des milliers de bouts de couleur dans un ciel d’encre et nous v’là tous redevenus gamins. Je suis tout à coté d’un des canons alors je n’y vois plus rien pendant quelques secondes, que des couleurs plein les yeux j’ai l’impression de me faire attaquer par un arc-en-ciel, qu’est-ce que c’est fun!

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Avouez que sa en jette (sans mauvais jeux de mots)

Pas de rappel, pas le temps. Le groupe salue et sort de scène. C’était trop bien! Je reste un peu sur ma faim par contre, une heure c’est court. J’ai hâte de le voir dans un cadre hors festival parce que là on sentait le show un peu « étriqué ».

Je m’éloigne des premiers rangs pendant que ça commençais déjà à s’agiter sur la deuxième scène. Je croise des gens avec des sourires béats sur le visage et des confettis plein les cheveux. Je suis surement dans le même état. Je vais m’asseoir un peu plus loin entre les deux scènes pour me remettre de mes émotions.

Mais alors là désolée pour les Hyphen Hyphen clairement je n’étais plus en état de les écouter, ils m’ont pourtant l’air d’avoir fait une performance très honnête. Mais j’étais en pleine euphorie post concert et ça devait se voir si j’en crois le type qui s’est juste arrêté pour me dire que j’avais un sourire très avenant puis a continué son chemin. Toi mon gars, tu m’as pas vue avant mon café du matin.

Hyphen Hyphen
Je me suis réveillée un peu pour le dernier concert du festival, celui de Wax Tailor. Lui, je savais juste qu’il était DJ et ne m’attendais pas du tout à ça : le bonhomme est accompagné de plein de monde sur scène. Chanteur, musicien, choriste, danseur même, et il a un univers visuel qui m’a beaucoup plu. Malheureusement, je n’ai pas profité de tout le concert parce que je commençais un peu à fatiguer. Et puis j’ai trébuché sur un mec occupé à cuver ses (trop nombreuses) bières par terre et comme j’ai eu mauvaise conscience à le laisser là je suis allée chercher les secours. B.A de la soirée, check.
Mais j’ai rajouté l’album du bonhomme «Dusty Rainbow from the dark  aussi sec à ma liste de trucs à écouter.

Voilà c’est terminé. Après une petite virée dans un Nantes post-samedi soir quasiment désert exceptés quelques fêtard sur le chemin du retour pour déposer mes co-voiturées. Je suis rentrée chez moi au petit matin très contente de ma journée mais avec une violente envie de m’écrouler dans mont lit. En me changeant, j’ai retrouvé plein de confettis dans mes fringues, des souvenirs. Pour l’instant je les ai gardés, j’attends qu’ils redeviennent de simples bouts de papier.

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